Culture > Gouvernance des politiques culturelles

Culture : Glossaire

1% artistique

Appelé aussi 1% culturel ou 1% décoratif, il s’agit d’une obligation légale, pour les maîtres d'ouvrages publics, de consacrer 1% du coût de la construction à une œuvre d’art contemporaine (d'un artiste vivant) intégrée au projet architectural et spécifiquement conçue pour lui. Le dispositif concerne les bâtiments publics (construction, extension, réhabilitation) dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par l'État ou ses établissements publics ; ou encore les constructions neuves des collectivités territoriales dans leurs domaines de compétences (bibliothèques, collèges, lycées, etc.).

- Service-public.fr, Ministère de la Culture

Artiste

« Personne qui a le sens de la beauté et est capable de créer une œuvre d'art suscitant une émotion ou un sentiment et invitant à la réflexion ». Elle exerce un savoir-faire, un art ou une technique appartenant aux beaux-arts. Lorsque l’activité artistique est exercée dans un cadre professionnel et rémunératrice, l’artiste cotise à un régime social dédié. Activités artistiques concernées : création, diffusion ou commerce de produits des arts graphiques et plastiques, de l’écriture et de l’illustration de livres, de l’écriture ou la composition de musique, d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles, d’œuvres photographiques.

- Larousse, L’Internaute, la maison des artistes

Culture

LAT. « cultura » Soin que l'on donne à la terre, attention que l'on donne à l'esprit.

La « culture » désigne à la fois ce qui constitue l’identité d’une communauté et la diversité de ses composantes. La culture peut aujourd’hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les lois, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ». Ce « réservoir commun » évolue dans le temps par et dans les formes des échanges. Il se constitue en de multiples manières distinctes d'être, de penser, d'agir et de communiquer en société.

- UNESCO

Culture ou patrimoine ?

Les acteurs culturels distinguent d’une part la culture au sens de la création culturelle, artistique, contemporaine et « touchant à l’universel » ; et d’autre part le patrimoine culturel, qui constitue un socle propre à chaque territoire, englobe le folklore, les traditions, les pratiques et croyances endogènes d’un peuple.

La création culturelle se nourrit du patrimoine culturel, peut le renouveler, lui redonner vie, le réinterpréter ou devenir un support de partage interculturel, de questionnements personnels ou collectifs, ou encore s’en détacher pour donner un produit autre.

Cycle culturel : création à production à diffusion à exposition à consommation de la culture

Cette approche considère la culture comme le produit d’un ensemble de processus qui permettent non-seulement de créer et distribuer la culture, mais aussi de la recevoir, de l’utiliser, de la critiquer, de la comprendre et de la préserver.

Le concept de cycle souligne les relations d’interdépendance entre les activités liées à chacune de ses étapes, et montre comment la production culturelle trouve son origine dans le secteur social. En effet, il ne s’attache pas aux motivations de la production culturelle, qu’il s’agisse d’une volonté de profit ou de transmission des valeurs culturelles. Les activités et les acteurs du secteur de la culture passent constamment de part et d’autre de la frontière entre activités commerciales et non commerciales.

En outre, le cycle de la culture a également une dimension spatiale : certaines activités se concentrent en un lieu, ou nécessitent un matériel particulier, concentré en des lieux dédiés.

C’est à travers l’état des lieux et la compréhension de ces processus que peuvent être élaborés et déployés les moyens complémentaires de l’action culturelle publique et de l’industrie culturelle privée. Les politiques culturelles ne doivent pas forcément porter sur l’ensemble du cycle culturel, mais doivent tenir compte du fait qu’une intervention, même minime, peut avoir des répercussions dans l’ensemble du cycle.

- UNESCO

Développement durable et culture

" Sans la culture, aucun développement ne pourra être durable" (UNESCO).

À l'échelle mondiale, les travaux de l'UNESCO identifient la culture comme le support sur lequel les politiques territoriales doivent être ancrées afin de permettre l'évolution vers un modèle de développement durable et humain. Puisque la culture est ce qui fait de nous ce que nous sommes, qui bâtit notre identité à travers nos valeurs, nos pratiques, nos ressources et nos savoir-faire, les objectifs universels de développement durable et les moyens investis pour les atteindre doivent être transcrits, réinventés et adaptés à l'aune de notre identité culturelle.

Cette ambition est également celle qui est exprimée pour notre territoire martiniquais à travers le schéma de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (STDEII) présenté par la Collectivité Territoriale de Martinique au premier semestre 2017 : celui-ci énonce la direction donnée aux politiques à conduire, vers un modèle de développement nouveau s'appuyant sur les potentiels agroenvironnemental, maritime et touristique intrinsèques à la Martinique. Ces potentiels trouvent leurs fondements dans les ressources de la terre, de sa biodiversité et de ses paysages, de la mer et de ses opportunités, ainsi qu'au sein de l'identité culturelle et patrimoniale portée par la population martiniquaise et par les marqueurs de son héritage.

À ce titre, la culture placée au cœur des politiques de développement représente un investissement crucial, et les moyens mis à l'œuvre en ce sens se retrouvent jusque dans les différentes politiques sectorielles liées au projet de développement durable et solidaire du territoire.

 

Diversité culturelle

Originalité et pluralité des identités qui caractérisent les groupes et les sociétés composant l’humanité. Source d’échanges, d’innovation et de créativité, la diversité culturelle est, pour le genre humain, aussi nécessaire qu’est la biodiversité dans l’ordre du vivant.

Dans nos sociétés de plus en plus diversifiées, il est indispensable d’assurer une interaction harmonieuse et un vouloir vivre ensemble de personnes et de groupes aux identités culturelles à la fois plurielles, variées et dynamiques. Des politiques favorisant l’inclusion et la participation de tous les citoyens sont garantes de la cohésion sociale, de la vitalité de la société civile et de la paix. Ainsi défini, le pluralisme culturel constitue la réponse politique au fait de la diversité culturelle. Indissociable d’un cadre démocratique, le pluralisme culturel est propice aux échanges culturels et à l’épanouissement des capacités créatrices qui nourrissent la vie publique.

La diversité culturelle élargit les possibilités de choix offertes à chacun ; elle est l’une des sources du développement, entendu non seulement en termes de croissance économique, mais aussi comme moyen d’accéder à une existence intellectuelle, affective, morale et spirituelle satisfaisante.

- UNESCO

Économie et culture

La filière culturelle est identifiée par le schéma territorial de développement économique, d'innovation et d'internationalisation(STDEII) parmi les potentiels de développement socio-économique à structurer et exploiter.

Il s'agit ici de permettre au secteur culturel de générer une valeur ajoutée plus significative, dans un contexte de nécessaire mutation du modèle opérant de développement territorial, de nécessaires diversification et pérennisation des ressources.

La production culturelle se partage entre une partie marchande, issue de la vente des biens et services culturels des entreprises, et une partie non marchande, qui correspond aux coûts de production des administrations, établissements publics et associations dans le domaine culturel (Yves Jauneau, Le poids économique direct de la culture).

La création culturelle et son industrie contribuent à la marque d'une identité territoriale et recèlent de nouvelles dynamiques de production de valeur durable.

Échanges culturels et vivre-ensemble

Les activités culturelles portent tout à la fois les enjeux de développement économique et de développement humain.

Les valeurs culturelles non seulement véhiculent une image du territoire à l’extérieur, pouvant concourir à son développement économique, mais ce potentiel repose avant tout sur les rapports humains caractérisés par les échanges, la communication et l'enrichissement réciproques.

Gouvernance territoriale

La gouvernance territoriale désigne un mode de gestion politique locale. Elle s'appuie sur la mobilisation des ressources humaines, sur la capacité à réguler un territoire dans le cadre d'un système partenarial avec des acteurs multiples. Elle veille à ce que les priorités politiques, sociales et économiques soient fondées sur un large consensus social et à ce que les voix des plus démunis puissent se faire entendre.

C'est un chantier de recherche qui permet de formuler des questions : Comment les collectivités locales peuvent-elles améliorer les conditions de vie de leurs administrés ? De quelle manière leur rendent-elles des comptes, quelle transparence donnent-elles à leurs activités ? De quelle manière la démocratie locale, l'implication des différents acteurs, peuvent-elles s'exercer ?

La gouvernance territoriale, qu'elle qu'en soit l'échelle (État, régions, départements, communes), peut aussi renvoyer aux "bonnes pratiques" de gestion financière accompagnées de dispositifs d'évaluation efficients. Dans ce cas la gouvernance territoriale renvoie essentiellement à une "saine gestion des affaires publiques".

- Géoconfluences

Patrimoine

Le patrimoine est l’héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir.

- UNESCO

Patrimoine culturel

Le patrimoine culturel dans son ensemble recouvre plusieurs grandes catégories de patrimoine :

1.     Le patrimoine culturel :

2.     le patrimoine culturel matériel :

3.     le patrimoine culturel mobilier (peintures, sculptures, monnaies, instruments de musiques, armes, manuscrits)

4.     le patrimoine culturel immobilier (monuments, sites archéologiques)

5.     le patrimoine culturel subaquatique (épaves de navire, ruines et cités enfouies sous les mers)

6.     le patrimoine culturel immatériel : traditions orales, arts du spectacle, rituels 

7.     Le patrimoine naturel : sites naturels ayant des aspects culturels tels que les paysages culturels, les formations physiques, biologiques ou géologiques.

- UNESCO

Patrimoine culturel immatériel  

Le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel.

Bien que fragile, le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. Avoir une idée du patrimoine culturel immatériel de différentes communautés est utile au dialogue interculturel et encourage le respect d’autres modes de vie.

L’importance du patrimoine culturel immatériel ne réside pas tant dans la manifestation culturelle elle-même que dans la richesse des connaissances et du savoir-faire qu’il transmet d’une génération à une autre. Cette transmission du savoir a une valeur sociale et économique pertinente pour les groupes minoritaires comme pour les groupes sociaux majoritaires à l’intérieur d’un État, et est tout aussi importante pour les pays « en développement » que pour les pays « développés ».

- UNESCO

Le patrimoine mondial, UNESCO

Nos patrimoines culturel et naturel sont deux sources irremplaçables de vie et d’inspiration. Des lieux aussi extraordinaires et divers que les étendues sauvages du parc national de Serengeti en Afrique orientale, les Pyramides d’Egypte, la Grande Barrière d’Australie et les cathédrales baroques d’Amérique latine constituent le patrimoine de notre monde.

Ce qui rend exceptionnel le concept de patrimoine mondial est son application universelle. Les sites du patrimoine mondial appartiennent à tous les peuples du monde, sans tenir compte du territoire sur lequel ils sont situés.

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) encourage l’identification, la protection et la préservation du patrimoine culturel et naturel à travers le monde, considéré comme ayant une valeur exceptionnelle pour l’humanité. Cela fait l’objet d’un traité international intitulé Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, adopté par l’UNESCO en 1972.

Paysage ou patrimoine ordinaire

De la même manière que certains grands paysages ont participé de la construction des identités nationales, les paysages ordinaires participent d'un processus de reconnaissance et/ou de construction identitaire à l'échelle des communautés habitantes locales (identité nous) et/ou à l'échelle des individus (identité je). Le lien tissé entre les habitants et leurs lieux de vie dépasse en effet le cadre d'une relation de simple affection paysagère pour se constituer en véritable vecteur d'identité. Les paysages ordinaires arriment alors les habitants à l'« ici » et au « maintenant ».

Aussi n'est-il pas ou plus concevable aujourd'hui d'agir sur ces territoires, aussi ordinaires et banals que leurs paysages puissent paraître, sans prendre en considération les représentations et pratiques habitantes qui non seulement donnent du sens aux lieux de vie mais aussi des valeurs aux paysages qui les constituent, quel que soit leur degré de banalité. Comprendre les ressorts de cet investissement identitaire dont font l'objet les paysages ordinaires constitue ainsi une première étape préalable, d'une part, à une meilleure connaissance des territoires du quotidien et des manières de les « habiter » et, d'autre part, à l'élaboration et la mise en œuvre de tout projet d'actions d'aménagement et/ou de développement concernant ces territoires. La durabilité des territoires, dont on a de cesse d'entendre parler, en passe, à notre sens, aussi par là.

- Eva Bigando, Le paysage ordinaire, porteur d'une identité habitante

Paysage culturel

Paysages emblématiques des différentes régions du monde. Œuvres mêlant la nature et l'empreinte qu'y a laissée l'être humain, les paysages culturels expriment la longue et intime relation des peuples avec leur environnement. Les paysages culturels - cultures en terrasses, jardins ou lieux sacrés, etc. - témoignent du génie créateur de l'être humain, de l'évolution sociale, ainsi que du dynamisme spirituel et imaginaire de l'humanité. Ils font partie de notre identité collective.

- UNESCO

Valorisation de l’héritage culturel

" Le passé recompose le présent - le présent recompose le passé" (Repères pour un dialogue interculturel, Ministère de la Culture et de la Communication).

Le schéma territorial de développement économique, d'innovation et d'internationalisation(STDEII), porté par la collectivité de Martinique, adosse l'intégralité de son 3ème axe pour le développement touristique sur le patrimoine. La protection et la mise en valeur du patrimoine y sont déclinées dans toutes ses expressions : naturel, bâti, mobilier, immatériel, historique, les traditions culturelles, les arts, l’artisanat et autres activités créatives.

En effet l'héritage patrimonial recèle des richesses (cadre de vie, connaissances, savoir-faire, confort de l'habitat, modes de production alimentaire, résilience face aux situations de crise...), pertinentes pour l'élaboration d'un modèle de développement durable adapté aux spécificités locales, appropriable et désirable. Il est donc capital d'identifier cet héritage, afin de prévenir sa disparition et proposer des pistes pour le réinvestir dans la réalité contemporaine.